
Comprendre les changements de comportement au volant
Publié le 2024-07-24 13:00:00
Le volant, révélateur de notre personnalité
La voiture comme extension de soi
La voiture peut représenter une extension de notre identité, de notre personnalité. Nous investissons cet espace mobile avec nos goûts, nos valeurs, nos aspirations.
Le choix même du véhicule est révélateur. Opter pour une petite citadine économique, un SUV familial ou une sportive racée est souvent un reflet de notre mode de vie, de notre statut social, de l'image que nous souhaitons renvoyer aux autres.
Sentiment de puissance vs vulnérabilité
Au volant, nous oscillons entre deux sentiments contradictoires : la puissance et la vulnérabilité. La maîtrise d'une machine procure une sensation de pouvoir. Vitesse, accélération, liberté de mouvement... La voiture décuple nos capacités physiques et nous donne l'impression de dominer notre environnement.
Ce paradoxe puissance/vulnérabilité peut engendrer des comportements à risque. Grisés par la sensation de pouvoir, certains conducteurs surestiment leurs capacités et prennent des risques inconsidérés. À l'inverse, d'autres, trop conscients de leur fragilité, développent une peur paralysante de la route.
L'enjeu est de trouver un juste équilibre. Reconnaître la puissance de notre véhicule, sans pour autant négliger notre vulnérabilité. Utiliser cette puissance avec responsabilité, humilité et conscience des risques.
Les mécanismes psychologiques à l'œuvre sur la route
L'illusion d'invulnérabilité : pourquoi nous nous sentons dans notre "bulle » et protégés
Au volant, nous ressentons souvent une fausse impression d'invulnérabilité. L'habitacle agit comme une carapace isolante, tandis que les équipements de sécurité modernes renforcent ce sentiment trompeur de protection absolue. Notre contrôle sur le véhicule alimente l'illusion de pouvoir éviter tout danger. Paradoxalement, les conducteurs expérimentés sont particulièrement sujets à ce phénomène, leur routine sans incident majeur les amenant à se croire intouchables. Cette confiance excessive peut même accroître la prise de risques.
Cette illusion d'invulnérabilité peut avoir des conséquences dangereuses sur notre comportement au volant. En nous sentant protégés, nous risquons de :
- Moins respecter les distances de sécurité
- Prendre des risques inconsidérés en dépassement
- Réduire notre vigilance et notre anticipation
- Réagir de manière disproportionnée face aux autres conducteurs
L'effet de désindividuation : comment l'anonymat modifie nos comportements
Sur la route, nous évoluons dans un environnement particulier : celui de l'anonymat. Protégés par la carrosserie de notre véhicule, nous interagissons avec des inconnus que nous ne reverrons probablement jamais.
Cet anonymat a un impact significatif sur nos comportements. Débarrassés du regard des autres et des normes sociales habituelles, nous avons tendance à nous conformer à ce que nous percevons être les "règles" du groupe des conducteurs. Si la norme est à l'agressivité, nous aurons plus de facilités à adopter nous-mêmes une conduite agressive.
L'effet de désindividuation peut aussi nous désinhiber. Cachés derrière notre pare-brise, nous nous autorisons des comportements que nous n'aurions pas en face-à-face. Injures, gestes obscènes, coups de klaxon rageurs... Autant de réactions disproportionnées qui seraient jugées inacceptables dans d'autres contextes.
Cette modification de notre comportement est renforcée par le caractère éphémère des interactions sur la route. Contrairement à notre milieu professionnel ou amical, les conséquences de nos actes au volant ont peu d'impact sur notre vie quotidienne. Un conducteur réprimandé pour une infraction n'aura pas à affronter le jugement de ses pairs le lendemain.
La théorie de l'attribution : interpréter les actions des autres conducteurs
Sur la route, nous passons notre temps à interpréter les comportements des autres conducteurs. Pourquoi celui-ci a-t-il freiné brusquement ? Pourquoi celui-là refuse-t-il de me laisser passer ? Ces questionnements renvoient à ce que les psychologues appellent la "théorie de l'attribution" : notre tendance naturelle à chercher des explications aux actions d'autrui.
Selon cette théorie, nous attribuons les comportements des autres soit à des causes internes (leur personnalité, leurs intentions), soit à des causes externes (les circonstances, l'environnement). Sur la route, cette distinction a toute son importance.
Face à un conducteur agressif, nous aurons tendance à invoquer des causes internes : "il est impoli", "il est égoïste", "il veut jouer au plus malin". Nous interprétons son comportement comme le reflet de sa personnalité, sans chercher d'autres explications.
À l'inverse, lorsque nous-mêmes commettons une erreur de conduite, nous sommes plus enclins à invoquer des causes externes : "le soleil m'a ébloui", "la signalisation était confuse", "la route était glissante". Nous minimisons notre responsabilité en mettant en avant les circonstances.
Ce biais d'attribution peut générer des tensions et des conflits sur la route. En interprétant systématiquement les comportements des autres comme intentionnels et malveillants, nous alimentons un climat de défiance et d'agressivité.
Les émotions au volant : un cocktail explosif
La colère : comprendre et gérer la rage au volant
La rage au volant est un phénomène bien connu des conducteurs. Qui n'a jamais ressenti une bouffée de colère face à un comportement jugé irrespectueux ou dangereux ? Pourtant, si la colère est une émotion naturelle, elle peut aussi être une source de stress et de prise de risques inconsidérés sur la route.
Pour comprendre la rage au volant, il faut d'abord en identifier les déclencheurs. Souvent, c'est le sentiment d'être traité injustement qui met le feu aux poudres. Un conducteur qui nous coupe la route, un véhicule qui reste sur la voie de gauche, un refus de priorité... Autant de situations vécues comme des agressions personnelles.
Ce sentiment d'injustice est renforcé par les conditions de conduite. Enfermés dans l'habitacle, focalisés sur notre trajet, nous avons tendance à nous isoler dans notre propre réalité. Tout ce qui vient perturber notre progression est alors perçu comme intolérable.
La colère au volant peut aussi être exacerbée par des facteurs extérieurs. Le stress d'arriver en retard, la fatigue, les soucis personnels... Autant d'éléments qui mettent nos nerfs à vif et nous rendent plus réactifs aux contrariétés de la route.
Mais si la colère est compréhensible, elle n'en est pas moins dangereuse. Sous l'emprise de la rage, nous prenons des décisions impulsives et agressives : dépassements risqués, queue-de-poisson, conduite au ras du véhicule... Autant de comportements qui augmentent le risque d'accident.
La peur : entre prudence salutaire et paralysie dangereuse
La peur est une émotion familière à de nombreux conducteurs. Qu'elle soit liée à un accident passé, à une appréhension des conditions de circulation ou à un manque de confiance en soi, elle peut profondément influencer notre façon de conduire. Mais la peur est un sentiment ambivalent : elle peut être tantôt une alliée précieuse, tantôt un frein handicapant.
Dans sa dimension positive, la peur est un signal d'alarme salutaire. Elle nous alerte sur les dangers potentiels et nous invite à la prudence. Un conducteur qui a peur sera naturellement plus vigilant, plus attentif à son environnement. Il anticipera les situations à risque et adoptera une conduite défensive pour les éviter.
Cette prudence est particulièrement précieuse chez les conducteurs novices. Conscients de leur inexpérience, ils compenseront par une vigilance accrue et une conduite plus lente, le temps de développer leurs compétences. La peur agit ici comme un garde-fou, les protégeant des erreurs de jugement et des prises de risque inconsidérées.
Mais la peur peut aussi être paralysante. Lorsqu'elle est excessive, elle génère un stress qui altère notre capacité à conduire sereinement. Un conducteur anxieux aura tendance à se crisper sur le volant, à sursauter au moindre imprévu, à réagir de manière brusque et inadaptée.
Cette peur paralysante est particulièrement fréquente après un accident ou un incident marquant. Le traumatisme peut générer une véritable phobie de la conduite, transformant chaque trajet en épreuve insurmontable. Le conducteur perd alors toute confiance en lui et en sa capacité à faire face aux situations de conduite.
Lorsqu'elle atteint ce stade, la peur devient contre-productive et même dangereuse. En monopolisant toute notre attention, elle nous détourne de l'essentiel : la route et ses aléas. Le conducteur apeuré est tellement focalisé sur ses propres craintes qu'il en oublie de scanner son environnement, de surveiller ses angles morts, d'anticiper les trajectoires des autres véhicules.
Les biais cognitifs qui influencent notre conduite
Le biais d'optimisme : "Ça n'arrive qu'aux autres"
Le biais d'optimisme est une tendance bien connue en psychologie : la propension à croire que les événements négatifs ont plus de chances d'arriver aux autres qu'à soi-même. Sur la route, ce biais se traduit par une pensée récurrente : "Les accidents, ça n'arrive qu'aux autres". Une croyance rassurante, mais potentiellement dangereuse.
Ce sentiment d'invulnérabilité est particulièrement fréquent chez les conducteurs expérimentés. Forts de leur maîtrise technique et de leur connaissance des situations de conduite, ils ont tendance à se sentir à l'abri des erreurs et des imprévus. "Moi, je sais conduire", pensent-ils, "Ce sont les autres qui sont dangereux".
Cette confiance excessive en ses propres capacités peut conduire à une prise de risque accrue. Persuadé de pouvoir faire face à toute situation, le conducteur "optimiste" se permettra plus facilement des écarts de conduite. Excès de vitesse, dépassements risqués, non-respect des distances de sécurité... Autant de comportements justifiés par la certitude de "gérer".
Le biais d'optimisme est renforcé par notre tendance naturelle à surestimer notre contrôle sur les événements. Au volant, nous avons l'impression de maîtriser notre véhicule et notre environnement. Pourtant, de nombreux paramètres nous échappent : l'état de la route, le comportement des autres usagers, les aléas météorologiques... Autant de facteurs qui peuvent prendre de court même le conducteur le plus aguerri.
Ce sentiment de contrôle est également nourri par l'habitude. À force de répéter les mêmes trajets sans incident, nous finissons par les considérer comme acquis, oubliant que chaque sortie est unique et potentiellement risquée. La routine engendre une forme de déni du danger, une minimisation de la vigilance pourtant essentielle.
Les conséquences de ce biais d'optimisme peuvent être dramatiques. En sous-estimant les risques, le conducteur s'expose à des situations qu'il ne pourra pas gérer. Et lorsque l'accident survient malgré tout, c'est la surprise et l'incompréhension qui dominent : "Comment cela a-t-il pu m'arriver à moi ?".
L'illusion de contrôle : surestimer ses capacités au volant
Nombreux sont les conducteurs persuadés de mieux conduire que la moyenne. Forts de leur expérience et de leur maîtrise technique, ils ont le sentiment de pouvoir faire face à toute situation. "Moi, je sais gérer", pensent-ils, "J'ai de meilleurs réflexes, une meilleure analyse des situations".
Cette confiance en ses propres capacités n'est pas nécessairement infondée. Avec la pratique, nous développons effectivement des automatismes et des compétences qui nous permettent de mieux appréhender la conduite. Mais le piège est de croire que ces compétences nous rendent invulnérables, capables de défier les lois de la physique et de la statistique.
L'illusion de contrôle est renforcée par l'environnement même du véhicule. Assis derrière notre volant, nous avons physiquement la sensation de maîtriser notre trajectoire et notre vitesse. Les systèmes de sécurité modernes (ABS, ESP, etc.) accentuent encore ce sentiment en corrigeant nos erreurs à notre place. Pourtant, cette maîtrise apparente occulte tous les paramètres qui échappent à notre contrôle : l'état de la route, la réaction des autres usagers, les défaillances mécaniques potentielles...
Le biais de confirmation : voir ce qu'on veut voir sur la route
Prenons l'exemple d'un conducteur convaincu que les cyclistes sont des usagers imprudents et imprévisibles. Lorsqu'il croisera un cycliste roulant de façon erratique, il y verra la confirmation de sa croyance. "Je le savais, les cyclistes ne respectent rien !", se dira-t-il. Pourtant, il ne prêtera pas attention aux nombreux cyclistes qui, dans le même temps, circulent de manière parfaitement régulière.
Ce mécanisme de filtre sélectif peut nous conduire à des généralisations abusives. À partir de quelques exemples isolés, nous tirons des conclusions globales sur une catégorie d'usagers, un type de véhicule ou une situation de conduite. "Les camionnettes roulent toujours trop vite", "Il y a toujours des bouchons sur cette route", "Les jeunes au volant sont dangereux"... Autant de raccourcis qui nous semblent validés par notre expérience, mais qui ne résistent pas à une analyse objective.
L'influence de notre état psychologique sur la conduite
Fatigue et somnolence : les dangers sous-estimés
La fatigue et la somnolence au volant sont des risques routiers souvent minimisés, voire ignorés. Pourtant, elles sont responsables d'un accident mortel sur trois sur autoroute. Comprendre leurs mécanismes et leurs conséquences est essentiel pour une conduite plus sûre et plus responsable.
La fatigue est un état de diminution des capacités physiques et mentales résultant d'un effort prolongé ou d'un manque de repos. Au volant, elle se traduit par une baisse de vigilance, des réflexes ralentis, une moindre concentration. Le conducteur fatigué met plus de temps à analyser les situations et à réagir de manière appropriée.
La somnolence, quant à elle, est un besoin irrépressible de dormir. Elle peut être due à un manque de sommeil, mais aussi à des facteurs circonstanciels comme la chaleur, la digestion, la prise de certains médicaments. Lorsque la somnolence nous gagne au volant, nous luttons contre l'endormissement, avec des micro-sommeils de plus en plus fréquents et difficiles à contrôler.
Fatigue et somnolence sont particulièrement traîtres car elles s'installent progressivement, sans que nous en ayons toujours conscience. Nous avons tendance à surestimer notre capacité à y faire face, en nous accrochant au volant malgré les signaux d'alerte de notre corps. "Je connais mes limites", "Je vais me secouer", "Je n'en ai plus pour longtemps"... Autant de rationalisations qui nous poussent à poursuivre notre route, au mépris du danger.
L'impact des émotions fortes (joie, tristesse, préoccupations)
Les émotions fortes, positives ou négatives, ont la capacité de nous absorber complètement. Lorsque nous sommes submergés par la joie après une bonne nouvelle, ou accablés par le chagrin après un événement douloureux, notre esprit est monopolisé par ces sentiments. Notre attention se détourne de la route, nos pensées vagabondent, nos réactions deviennent plus automatiques et moins adaptées.
Cette distraction émotionnelle peut avoir des conséquences variées sur notre conduite. Un conducteur en proie à une vive émotion aura tendance à conduire de manière plus erratique, avec des changements de vitesse ou de trajectoire peu anticipés. Il sera moins attentif à son environnement, moins prompt à détecter les dangers potentiels. Ses temps de réaction seront allongés, sa distance de freinage accrue.
Les émotions négatives, en particulier, sont connues pour altérer notre jugement et notre prise de décision. Un conducteur en colère sera plus enclin à prendre des risques inconsidérés, à faire preuve d'agressivité envers les autres usagers. Un conducteur anxieux ou préoccupé aura tendance à être excessivement prudent, à rouler très lentement, créant ainsi des situations de danger pour lui-même et pour les autres.
La pression sociale au volant
L'influence des passagers sur notre comportement
Nous ne conduisons pas de la même manière lorsque nous sommes seuls ou lorsque nous avons des témoins de nos actions. C'est le principe bien connu de la facilitation sociale : nous avons tendance à être plus performants pour les tâches simples, et moins performants pour les tâches complexes, lorsque nous sommes observés.
Ainsi, un conducteur accompagné pourra avoir tendance à conduire de manière plus sportive, plus risquée, pour impressionner ses passagers ou se conformer à l'image qu'il souhaite renvoyer. C'est particulièrement vrai pour les jeunes conducteurs, souvent en quête de reconnaissance et d'affirmation de soi. À l'inverse, un conducteur transportant des enfants ou des personnes âgées aura tendance à être excessivement prudent, adoptant une conduite hésitante qui peut également être source de danger.
L'influence des passagers peut aussi s'exercer de manière plus subtile, par le biais des normes sociales et des attentes implicites. Un conducteur qui se sait observé par des passagers partageant ses valeurs (respect du code de la route, éco-conduite...) aura tendance à se conformer à ces normes. À l'inverse, un conducteur entouré de passagers valorisant la prise de risque ou la vitesse pourra être tenté d'adopter ces comportements, même s'ils vont à l'encontre de ses principes habituels.
La contagion émotionnelle entre conducteurs
La contagion émotionnelle est un phénomène psychologique bien connu qui se manifeste également sur la route, influençant notre comportement au volant. Lorsque nous conduisons, nous ne sommes pas isolés émotionnellement des autres usagers. Au contraire, nos émotions et celles des autres conducteurs peuvent s'entremêler, créant une véritable "contagion émotionnelle" sur la route.
Imaginez la scène suivante : vous conduisez calmement lorsque soudain, un automobiliste vous coupe la route de manière agressive. Instantanément, vous ressentez une bouffée de colère et d'indignation. Sans même vous en rendre compte, vous avez "attrapé" l'émotion négative de l'autre conducteur. C'est là que la contagion émotionnelle opère : les émotions des uns influencent celles des autres, souvent de manière inconsciente.
Les émotions se propagent d'autant plus facilement au volant que les interactions entre conducteurs sont nombreuses et rapides. Un simple regard, un geste de la main ou un coup de klaxon suffisent à transmettre une émotion, qu'elle soit positive ou négative. Et plus le trafic est dense, plus les occasions de "contagion" sont fréquentes.
Il est intéressant de noter que certaines émotions sont plus "contagieuses" que d'autres sur la route. La colère et l'agressivité, par exemple, ont tendance à se propager rapidement d'un conducteur à l'autre. Un automobiliste énervé qui klaxonne ou fait des appels de phare peut générer un véritable effet domino, suscitant l'irritation chez les autres usagers qui, à leur tour, transmettront leur agacement.
Émotion exprimée |
Réaction du conducteur "contaminé" |
Conséquence possible |
Colère, agressivité |
Irritation, tension, agressivité en retour |
Climat de tension, conduite dangereuse |
Stress, anxiété |
Nervosité, perte de concentration |
Erreurs de conduite, accidents |
Courtoisie, bienveillance |
Apaisement, attitude positive |
Fluidité du trafic, sécurité accrue |
La contagion émotionnelle au volant peut avoir un impact significatif sur notre sécurité. Une atmosphère chargée de tensions et d'agressivité augmente les risques d'accidents, chacun étant plus enclin à commettre des erreurs sous le coup de l'émotion. À l'inverse, un climat de bienveillance et de respect mutuel favorise une conduite apaisée et responsable.
Le rôle des normes sociales dans le respect (ou non) du code de la route
Notre comportement au volant n'est pas uniquement guidé par les règles légales, mais aussi par les attentes et les habitudes de notre environnement social. La pression du groupe peut nous influencer, parfois inconsciemment, à adopter des comportements conformes ou au contraire déviants sur la route.
Prenons l'exemple du respect des limitations de vitesse. Dans certaines régions ou certains pays, rouler au-dessus des limites autorisées est perçu comme une norme sociale tacite. "Tout le monde le fait", entend-on souvent. Dès lors, un conducteur qui décide de respecter scrupuleusement les limitations peut se sentir en décalage avec le comportement dominant, voire subir des pressions de la part des autres automobilistes (klaxons, queues de poisson, etc.).
À l'inverse, dans un environnement où la prudence et le respect des règles sont valorisés, un conducteur qui enfreint le code de la route s'expose à la désapprobation sociale. Les autres usagers peuvent manifester leur mécontentement par des regards réprobateurs, des gestes de la main, voire des remarques verbales. Cette pression du groupe agit comme un régulateur de comportement, encourageant le respect des normes établies.
Il est intéressant de noter que les normes sociales au volant varient selon les contextes culturels et géographiques. Ce qui est considéré comme acceptable dans une région peut être vu comme déviant dans une autre. Par exemple, dans certains pays méditerranéens, l'usage du klaxon est fréquent et socialement admis, alors que dans d'autres contrées, il est perçu comme une marque d'agressivité.
Voici un tableau comparatif des comportements au volant selon les normes sociales en vigueur :
Norme sociale dominante |
Comportement valorisé |
Comportement déviant |
Prudence, respect des règles |
Conduite apaisée, courtoise |
Infractions, agressivité |
Rapidité, prise de risques |
Conduite sportive, dépassements fréquents |
Respect strict des limitations |
Usage fréquent du klaxon |
Klaxonner pour communiquer |
Ne pas klaxonner |